Vu dans Ouest-France : "Incendie rue du Port en 2017 à Saint-Brieuc : « On croyait que c’était un attentat » - Thomas JOURDAIN-DEMARS
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Vu dans Ouest-France : “Incendie rue du Port en 2017 à Saint-Brieuc : « On croyait que c’était un attentat »

Vu dans Ouest-France : “Incendie rue du Port en 2017 à Saint-Brieuc : « On croyait que c’était un attentat »

“Le procès de l’auteur présuméde l’incendie d’un petit immeuble, dans lecentre-ville, en mai 2017, a lieu ce mardi. Des pompiers, mobilisés cesoir-là, et des voisins se souviennent.

Dans la nuit du 9 au 10 mai 2017, dans leur maison rue du Port, Mathilde et Guillaume (*) dorment paisiblement. Vers 1 heure du matin, ils se réveillent en sursaut.

« On a entendu un gros boum, se souvient Mathilde. Puis un deuxième juste après. Là, on s’est dit qu’il se passait quelque chose. » Son mari continue : « On croyait que c’était un attentat. On s’est précipité à la fenêtre, on a vu les flammes qui sortaient, deux immeubles plus loin. »

Il ne s’agit pas d’un attentat, mais d’un incendie. Le feu a pris dans la cage d’escalier du 17 de la rue du Port, un immeuble de deux étages. En bois, la cage d’escalier s’embrase très rapidement. Secourir les victimes, éviter toute propagation. À l’arrivée des sapeurs-pompiers, c’est déjà trop tard. « La cage d’escalier est tombée très vite, en entier », se souvient Pierre-Emmanuel, qui fait partie de la première équipe des secours sur les lieux. Frédéric, le chef d’engin du premier fourgon dépêché sur place, détaille ses missions : « On a deux priorités, sauver les éventuelles victimes et éviter la propagation du feu, un risque élevé dans le centre-ville de Saint-Brieuc, où toutes les habitations sont imbriquées. »

Il poursuit : « Très vite, j’ai l’écho d’une victime à aller chercher sur le toit, en questionnant les témoins et en entendant les hurlements qui viennent d’en-haut. On va la chercher avec la grande échelle. C’était un homme, il était tout lacéré par les crochets de la toiture, aux mains et aux pieds. » Cet homme juché sur le toit, Mathilde et Guillaume le voient de leur fenêtre. « On s’en souvient très bien. Il était tétanisé. On lui disait que les secours allaient arriver. » Entre leur maison et l’immeuble en feu, il y a un autre petit immeuble. Les habitants en sont évacués, par précaution. Mathilde les revoit sortir. « Ils étaient tous en tee-shirt, en pleine nuit, apeurés, sortis à la hâte. On leur avait envoyé de quoi se couvrir. »

De l’autre côté de l’immeuble en feu, la propriétaire de la maison mitoyenne s’en va finir sa nuit chez des amis. « Je me souviens avoir eu très peur et que ma maison soit touchée. »

Un homme « bizarre » sur le trottoir d’en face

Au niveau des secours, Frédéric est à la manoeuvre pour maîtriser le plus vite possible l’incendie. « Le risque de propagation est très important, on n’a pas accès à l’arrière du bâtiment. La seule solution pour éviter que tout s’embrase, c’est de casser le feu par une attaque massive. »« On décide de mettre en place une lance à eau avec la grande échelle. On n’avait pas levé le doute sur d’éventuelles victimes au second étage, on devait donc agir très très vite. Au bout de dix minutes, on réussit à y accéder. Il n’y a pas de victimes. » En tout, six personnes seront légèrement blessées. Certaines avaient dû sauter par une fenêtre pour échapper aux flammes. « Ce sont les ambulanciers qui s’en étaient occupés. Je sais qu’ils avaient vu au moins une personne se défenestrer », se remémore Frédéric.

Sur le trottoir en face de chez eux, Mathilde et Guillaume aperçoivent un jeune homme, stoïque, qui fixe l’incendie. « On se disait qu’il avait l’air bizarre. On l’a vu discuter avec les policiers, puis les policiers l’ont emmené. »

Ce mardi, cet homme, âgé aujourd’hui de 30 ans, sera jugé au tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, pour incendie volontaire. Il sera défendu par Me Thomas Jourdains-Demars.

Après l’incendie, dont il a reconnu être à l’origine, il a été placé en détention provisoire pendant huit mois, puis a porté un bracelet électronique pendant six mois.

Selon son avocat, le soir des faits, le mis en cause, très alcoolisé, aurait joué à allumer et éteindre un matelas qui se trouvait dans la caged’escalier, avant d’être dépassé par la tournure des événements.

 

@ Ouest-France – Cédric ROGER-VASSELIN

 

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