Vu dans ActuRennes : "Meurtre de Claire Bouchaud. À Rennes, Simon Jegou condamné à 30 ans de réclusion criminelle" - Thomas JOURDAIN-DEMARS
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Vu dans ActuRennes : “Meurtre de Claire Bouchaud. À Rennes, Simon Jegou condamné à 30 ans de réclusion criminelle”

Vu dans ActuRennes : “Meurtre de Claire Bouchaud. À Rennes, Simon Jegou condamné à 30 ans de réclusion criminelle”

La défense tente le tout pour le tout

 

Ce vendredi matin, après les réquisitions de l’avocat général Stéphane Cantero, ce sont les deux avocats de la défense de Simon Jegou qui ont entamé leurs plaidoiries, en commençant par Me Thomas Jourdain-Demars.

Si c’est lui, est-ce qu’il est en capacité mentale d’avouer ? Si c’est lui, comment tient-il depuis 5 ans ? Moi en 5 ans, je n’ai toujours pas la vérité. D’abord, la preuve d’une innocence, elle ne se rapporte pas.

Pour lui, on laisse aux jurés la « lourde tâche de deviner ce qu’il s’est passé ». « Il y a énormément de zones d’ombres. Dans ce dossier, c’est intolérable. Il y avait des questions qui sont restées sans réponses », estime l’avocat.

Il liste les nombreuses demandes qu’il a formulées durant l’enquête et qui ont toutes été rejetées. « Si vous condamnez Simon Jegou, vous prenez le risque de condamner un innocent », conclut Me Jourdain-Demars, le premier avocat de la défense.

 

« La conviction, elle se forge dans la certitude. »

Après une nouvelle suspension d’audience de quelques minutes à l’issue de la première plaidoirie de la défense, c’est donc le « ténor du barreau de Lille », Me Franck Berton, qui plaide la cause de Simon Jegou. « Le condamner, ce serait une manière déteindre la lumière, de fermer la porte, de quitter cette salle d’audience et de nous laisser tous dans le noir. » Il insiste sur le besoin d’avoir la conviction qu’il est coupable : « La conviction, elle se forge dans la certitude ». Me Berton revient sur les échanges avec le médecin légiste.

On a la certitude que le meurtrier est grand, mais combien, on ne sait pas, le médecin légiste ne sait pas. Vous déduisez qu’elle serait morte entre le 21 et 22, mais vous n’en savez rien. C’est le scénario qu’on vous vend. Moi, je n’invente rien, je ne triture rien.

Sur les résidus pileux présents sur le tee-shirt du cadavre : « La demande est faite. Mais circuler, il n’y a rien à voir, on ne le fait pas. Cette enquête n’a pas permis de vérifier l’alibi de Stéphane M., qui a habité deux ans dans le village où Claire a été retrouvée ».

« Quoi que vous fassiez, la décision que vous prendrez ne sera pas satisfaisante. Si vous ne savez pas, que vous n’avez pas de certitude, vous pouvez voter blanc. Le vote blanc, c’est traduire que des hommes et des femmes ne peuvent pas savoir », tente Me Franck Berton. « Même sur la peine, il y a une évolution à Rennes. Je vous demande d’acquitter Simon Jegou au bénéfice du doute, en votre âme et conscience », conclut-t-il. Les jurés se sont ensuite retirés pour délibérer avant de donner leur verdict, ce vendredi 10 avril 2022, vers 18h30.