Vu dans Ouest-France : "Meurtre de Claire Bouchaud. « Ma toxicomanie ne fait pas de moi un meurtrier », assure son conjoint" - Thomas JOURDAIN-DEMARS
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Vu dans Ouest-France : “Meurtre de Claire Bouchaud. « Ma toxicomanie ne fait pas de moi un meurtrier », assure son conjoint”

Vu dans Ouest-France : “Meurtre de Claire Bouchaud. « Ma toxicomanie ne fait pas de moi un meurtrier », assure son conjoint”

“Au premier jour de son procès devant la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine, à Rennes, ce jeudi 2 juin 2022, Simon Jegou, accusé du meurtre de sa conjointe en 2017, a réaffirmé son innocence. Sa forte toxicomanie à l’époque des faits a été largement abordée.

« Pourquoi avez-vous décidé de faire appel de votre condamnation en première instance ? », demande Frédéric Digne, le président de la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine, à Rennes. « Simplement parce que je suis innocent, répond calmement Simon Jegou. Je le clame depuis le début. Je n’ai pas compris la première décision de justice. »

Le procès en appel de Simon Jegou a commencé jeudi 2 juin 2022 et doit durer jusqu’au vendredi 10 juin. Il y a un peu plus d’un an, en mars 2021, l’homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Côtes-d’Armor, reconnu coupable du meurtre de sa compagne, Claire Bouchaud, originaire de Loire-Atlantique.

 

« J’arrive mieux à exprimer ce que je ressens »

Les faits remontent au printemps 2017. Claire Bouchaud avait été retrouvée morte dans un roncier, à Cohiniac, entre Saint-Brieuc et Guingamp, lardée de six coups de couteau au niveau du cœur. Depuis son interpellation et son placement en détention provisoire, en juin 2017, Simon Jegou a toujours nié être l’auteur du meurtre.

Ce jeudi matin, il n’a pas varié. Vêtu d’une chemise gris foncé, d’un pantalon noir, rasé de près, les cheveux courts, il est apparu plus concerné par les débats qu’en première instance, à Saint-Brieuc. « Grâce à mon suivi psychologique et psychiatrique en prison, je pense que j’arrive mieux à exprimer ce que je ressens », a expliqué l’accusé, lors de son premier interrogatoire, consacré à sa personnalité.

« Pourquoi avez-vous décidé de faire appel de votre condamnation en première instance ? », demande Frédéric Digne, le président de la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine, à Rennes. « Simplement parce que je suis innocent, répond calmement Simon Jegou. Je le clame depuis le début. Je n’ai pas compris la première décision de justice. »

 Le procès en appel de Simon Jegou a commencé jeudi 2 juin 2022 et doit durer jusqu’au vendredi 10 juin. Il y a un peu plus d’un an, en mars 2021, l’homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Côtes-d’Armor, reconnu coupable du meurtre de sa compagne, Claire Bouchaud, originaire de Loire-Atlantique.

« J’arrive mieux à exprimer ce que je ressens »

Les faits remontent au printemps 2017. Claire Bouchaud avait été retrouvée morte dans un roncier, à Cohiniac, entre Saint-Brieuc et Guingamp, lardée de six coups de couteau au niveau du cœur. Depuis son interpellation et son placement en détention provisoire, en juin 2017, Simon Jegou a toujours nié être l’auteur du meurtre.

Ce jeudi matin, il n’a pas varié. Vêtu d’une chemise gris foncé, d’un pantalon noir, rasé de près, les cheveux courts, il est apparu plus concerné par les débats qu’en première instance, à Saint-Brieuc. « Grâce à mon suivi psychologique et psychiatrique en prison, je pense que j’arrive mieux à exprimer ce que je ressens », a expliqué l’accusé, lors de son premier interrogatoire, consacré à sa personnalité.

« La première fille à qui j’ai réussi à me confier »

À commencer par ses souvenirs sur sa toxicomanie. Il a « 14-15 ans » quand il fume son premier joint ; 19 ans quand il se pique pour la première fois à l’héroïne, en 2006. « Avec le recul, je pense que cela a contribué à ce que je décroche totalement du milieu scolaire. »

2007, 2008, 2009, les années passent, sa consommation d’héroïne explose. Jusqu’à 1 gramme par jour. En 2010, il rencontre Claire Bouchaud, à Guingamp. « Tout de suite, il y a eu une attirance entre nous. C’est la première fille à qui j’ai réussi à me confier, envers qui j’ai éprouvé de l’amour. »

Ils se mettent en couple en octobre 2010. À cette période, Simon Jegou prend de la méthadone, pour se sevrer. « Je sais que je ne consommais plus tout d’héroïne quand j’ai rencontré Claire. »

 

Il ment à sa conjointe et sombre

Sa vie bascule à nouveau dans les abîmes de la drogue quand, explique-t-il, il se remet à fréquenter Stéphane M. Compagnon de shoot de Simon Jegou en 2016-2017, Stéphane M. avait été cité à comparaître lors du premier procès, mais ne s’était pas présenté. À nouveau appelé à témoigner cette fois-ci, il sera très attendu, mardi 7 juin.

« Ce n’était pas vraiment un ami, décrit Simon Jegou, plutôt une relation basée sur notre consommation. Je l’avais connu dix ans plus tôt quand je prenais de la cocaïne. Je l’ai bêtement suivi, je me suis fait avoir. »

Par son intermédiaire, il se met à consommer et s’injecter de l’Oxycontin, un puissant antalgique à base de morphine, prescrit pour des douleurs intenses. Petit à petit, il arrête la méthadone.

En septembre 2016, il est contraint de démissionner, confondu pour une série de vols dans la caisse de la Biocoop. Il ne le dit pas à sa conjointe et sombre. « J’emmenais mon fils à l’école, je faisais quelques démarches administratives, sinon je ne faisais que consommer de l’Oxycontin. »

 

« Vous n’êtes par parfait, M. Jegou ? »

Sa consommation devient disproportionnée. « Je jonglais avec trois médecins qui n’étaient pas très regardants pour me procurer des ordonnances. Une prescription pour un mois me faisait sept à dix jours. »

« Avec l’Oxycontin, j’ai retrouvé ce que j’éprouvais avec l’héroïne, malheureusement. Les jours défilent, on ne se rappelle pas systématiquement de ce qu’on a fait. À cette époque, j’étais totalement perdu dans ma tête. »

Me Cécile de Oliveira, une des avocates de la famille de Claire Bouchaud, l’interroge sur ses mensonges. « J’ai commis beaucoup de vols et de mensonges pendant ma toxicomanie », admet Simon Jegou.

« Vous n’êtes par parfait, M. Jegou ? », l’interpelle un de ses avocats, Me Thomas Jourdain-Demars. « Non », répond l’accusé. « Voler, mentir, ça ne fait pas de vous un meurtrier ? » poursuit l’avocat. « Non, ma toxicomanie ne fait pas de moi un meurtrier. Si j’avais tué Claire, je pense que depuis cinq ans, j’aurais craqué sous la pression, la culpabilité. »