Vu dans Ouest-France : "Coups, brûlure, insultes… Près de Lamballe, le déménageur faisait vivre un calvaire à son collègue" - Thomas JOURDAIN-DEMARS
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Vu dans Ouest-France : “Coups, brûlure, insultes… Près de Lamballe, le déménageur faisait vivre un calvaire à son collègue”

Vu dans Ouest-France : “Coups, brûlure, insultes… Près de Lamballe, le déménageur faisait vivre un calvaire à son collègue”

Un homme d’une soixantaine d’années a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, ce jeudi 19 janvier 2023, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), pour harcèlement et violences sur son souffre-douleur, dans une entreprise de déménagement près de Lamballe.

 

“Je ne comprends pas qu’on puisse traiter quelqu’un comme cela…”

Devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, hier, l’avocate de la partie civile s’emporte au point d’être rappelée à l’ordre par la présidente. Elle est outrée face à l’attitude du prévenu qui a harcelé son client pendant deux ans.

L’homme à la barre, la soixantaine, travaille dans une entreprise de déménagement près de Lamballe. Il en a la carrure. De 2017 à 2019, il s’est servi d’un jeune collègue comme d’un souffre douleur.

“C’était pour rigoler…”

Il est passé où le gros sac ?“, lançait-il devant ses collègues. Il parfait de lui comme d’un “abruti handicapé“. Le harcèlement moral s’est transformé en violences. Le déménageur s’amusait à écraser des cigarettes ou des cigares sur les mains de la victime, qui en porte toujours les stigmates. Il s’amusait aussi à écraser ses mains avec des meubles. Ou encore à lui mettre des coups de poing au thorax ou sur l’épaule. “C’était réciproque, minimise le prévenu. C’était pour s’encourager entre collègues, c’était pas méchant.” Les cigarettes, il nie malgré les témoignages des collègues. Les insultes ? “C’était pour rigoler“.

Même à l’audience, l’ascendance du prévenu sur la victime est perceptible. “Jusqu’au bout, il le tourne au ridicule, se fâche la procureure, face à l’attitude du prévenu à l’audience. Il ne vous est pas venu à l’esprit que vous lui aviez fait du mal ? Ou de vous excuser ?” Le prévenu répond, tout penaud : “Bien sûr ! Je m’excuse si je lui fait du mal.

En parlant de la victime, la procureure dépeint un homme : “gentil” : “Ses collègues disant que c’est un bon gars, il faisait tout. Jusqu’à nettoyer la machine à café alors qu’il n’en boit pas.” Au terme de son réquisitoire, elle réclame deux ans de prison, dont un ferme.

Un réquisitoire “disproportionné“, s’insurge Me Thomas Jourdain-Demars, l’avocat du déménageur. Il remet en cause le certificat qui prescrit six mois d’arrêt de travail, rédigé par un médecin généraliste “qui n’a aucune légitimité sur le plan psychologique“. Pour la défense, la dégradation des conditions de vie, qu’il faut prouver pour condamner un harcèlement moral, n’est pas établie. L’avocat invite le tribunal à “se placer dans cette sociologie” du monde des déménageurs, “un métier dur“, où “les blagues grivoises ou salaces” sont régulières.

Pour le tribunal, le harcèlement moral et le harcèlement moral sont toutefois établies. L’homme écope de 18 mois de prison avec sursis”.

 

@ Ouest-France – Thibaud GRASLAND

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